26 sept. 2007

Collusion


Il y a des jours où dans le chaos des dépêches AFP les machines à coudre croisent les parapluies, sur les tables d'opération.
Lundi, au bout du monde, en Birmanie, des milliers de moines avançaient vers un ciel de plus en plus chargé, c'était poignant de découvrir ces coquelicots défier l'orage. Aujourd'hui, le bruit des bottes couvre déjà leurs cris.
Et tout près d'ici, en silence, André Gorz et sa femme se donnaient la mort, amoureux, je les imagine souriants, rassurés de tout quitter sans avoir à se quitter. Il y a des jours comme ça, où on dirait presque que la mort ne fait plus peur à personne.

"Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien".

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